Les migrants subsahariens au cœur des projets marocains

Article : Ayoub LAOUQID Traduction : Mariem BERDOUZI

Le Maroc a ouvert ses portes ces dernières années, aux migrants subsahariens, notamment après son retour à l’union africaine en 2017. Les ministères concernés et les associations se sont précipitées pour créer un climat favorable à leur accueil, formation et intégration.

En chiffres

Les résultats de l’enquête nationale sur la migration forcée de 202, réalisé par le Haut Commerçait des Plans, révèle qu’un migrant sur sept a reçu une formation professionnelle au Maroc. Environ un tiers des immigrés (31,8%) ont reçu une formation professionnelle dans un établissement de formation professionnelle ou de la société civile, dont 17,3% ont reçu cette formation dans leur pays d’origine, 13,9% au Maroc et 0,6% dans un autre pays, et les citoyens de l’Union démocratique La République du Congo arrive en tête avec 53pour cent d’immigrés ayant reçu une formation professionnelle, puis les citoyens de la République centrafricaine (46,3%), de la Côte d’Ivoire (42,5%) et du Cameroun (41,3%), et le taux le plus faible été enregistré  chez les Maliens (18,9%).

La société civile face à la formation de la main d’œuvre du continent 

L’expérience menée par l’association Jiber est considérée comme l’une des plus intéressantes en termes de formation des migrants installés au Maroc. Pour ce, il y’a sept ans, l’association a signé un partenariat avec le Ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération Africaine et Des Marocains résidants à l’Etranger, à l’époque d’ex ministre Anis BIROU.

 

La source : facebook.com/jiber.ma

Lors de la remise des attestations de langue aux migrants africains

Selon le président de l’association Jiber, Mustapha TOUDI, le lancement du programme de formation professionnelle des migrants au Maroc, date de 2015, et depuis ce moment-là, l’association a continué de recevoir les migrants qui désirent de bénéficier des formations dans l’agriculture, pour qu’il soient intégrés, par la suite, dans des fermes agricoles dans la région de Fes-Meknes. En parallèle de ceci, l’association a aussi lancé, en 2018, une formation en langue anglaise, en partenariat avec le centre culturel américain à Fes.

 

A Tanger, L’association Rencontre Méditerranéenne pour l’Immigration et le Développement ( ARMID), d Développé un programme global visant à améliorer la situation des immigrés d’Afrique sub-saharienne, en leur allouant une formation professionnelle solide qui aboutit à la distribution de certificats.

Entre 2019 et 2022, l’association a lancé un programme de formation dans le domaine de la coiffure et de l’esthétique, au profit de 100 immigrés d’Afrique subsaharienne. En effet, Il s’agissait du précédent projet de l’association, durant la période entre 2012 et 2015, le recyclage de tous les types de déchets ménagers recyclables tels que le papier, le plastique et les métaux, car le projet a connu une affluence sans précédent d’immigrés, selon M. Said Bouamama, président, de l’Association Rencontre Méditerranéenne pour l’Immigration et le Développement, qui a confirmé la participation de 200 immigré.es

Quant à l’idée du projet de l’intégration socio-professionnelle des migrantes subsahariennes, ‘’celle-ci a émergé à travers un certain nombre de témoignages douloureux que ces migrantes subsahariennes ont partagés avec l’association, qui reflètent leurs souffrances la vie quotidienne, notamment,  la pauvreté,  la fragilité et de l’exclusion sociale, aussi  l’exploitation due à et à la domination des hommes, poussant les femmes immigrées vers l’abîme du marché de la prostitution et de la mendicité.’’ tel que nous le confie le président de l’association ARMID et d’ajouter, cette dernière est encouragée de continuer cette expérience, sur la base du constat qu’elle a fait, attestant la créativité de le femme subsaharienne, surtout dans l’esthétique et la coiffure,  un métier fort demandé dans une ville comme Tanger, ou les femmes tentent des nouvelles coiffures africaine comme ‘’la rasta’’

Contrairement à l’association Jiber à Sefrou, l’association Rencontre Méditerranéenne pour l’Immigration et le Développement a lancé ses projets sans partenaires institutionnels nationaux.                                                                                                                                                 Elle a eu une relation partenariale fructueuse avec l’association française CCFD Terre solidaire. Bien que ça,  le président de l’association garde une grande ambition de nouer des relations basées sur la coordination et la coopération mutuelle avec diverses institutions et conseils ministériels, régionaux et collectifs afin de créer et d’améliorer les ateliers de formation visant à faciliter l’entrée des immigrants sur le marché du travail.

Saïd Bouamama ne cache, également, pas sa grande ambition d’intégrer davantage de jeunes immigrés africains ainsi que des Marocains dans le cadre du projet de restauration des bâtiments historiques, à travers la mise en place d’une école spécialisée dans la réhabilitation des espaces à Tanger

A Rabat, Amy Sy DIALLO, a ouvert son propre restaurant, proposant des plats africains et sénégalais. Amy Sy est venue au Maroc, en tant que boursière pour étudier le droit, dans le cadre d’un partenariat entre les deux ministères d’enseignement supérieur marocain et sénégalais.

Amy Sy bénéficie actuellement d’un stage en restauration, assuré par Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences (ANAPEC)

Amy Sy DIALLO, déclare : ‘’ ma mère s’est installée auparavant au Maroc, un motif qui m’a encouragé de venir ici. J’ai découvert que les chances du travail sont nombreuses ici. J’ai déjà travaillé dans des centres d’appels. J’ai remarqué que certains de mes collègues ont rencontré beaucoup des difficultés d’intégration, la cuisine marocaine est différente de la nôtre, c’est ce qui m’a poussée à ouvrir un restaurant africain.’’

La collectivité de Tanger et les migrants subsahariens

Le Maroc est devenu une zone attractive, pour les migrations dans les directions nord-sud, en raison de la force polarisante de son modèle économique et social, en tant que puissance émergente, car il n’est plus seulement un pays de transit, mais s’est transformé en pays d’accueil et l’intégration d’un grand nombre de migrants, qu’ils soient subsahariens ou demandeurs d’asile.

Afin d’accompagner ces évolutions rapides du phénomène migratoire dans notre pays, une stratégie nationale en matière de migration et d’asile a été élaborée, en application des directives suprêmes de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, qui est intervenue dans un contexte de transformations positives et de réformes politiques et économiques dans le pays, une stratégie qui respecte les valeurs universelles des droits de l’Homme, ainsi que les obligations internationales du Royaume en la matière.                                                                                                                                                       Alor, comment la collectivité de Tanger, aborde-t-elle le pari de l’insertion professionnelle des immigrés des pays subsahariens ?

La ville de Tanger en particulier est considérée une zone attractive, en raison des facteurs de stabilité qu’elle présente pour les immigrants des deux sens, et bien que la plupart des immigrants du nord vers le Maroc soient généralement installés légalement, il est difficile de compter les flux migratoires du sud, bien qu’il soit évident et largement observé dans divers quartiers de la ville. Dans ce contexte, la ville de Tanger, comme toutes les villes marocaines connaissant ce phénomène, a été impliquée dans la première campagne exceptionnelle lancée par le Maroc en 2014, qui a abouti au règlement de 23 096 cas, ce qui représentait à l’époque 83% du total des demandes déposées, ainsi que dans la deuxième campagne lancée après En 2017, plus de 20 000 cas similaires ont été réglés.

La collectivité de Tanger, a adopté dès le départ une démarche visant à renforcer son image d’institution d’accompagnement et d’orientation des immigrés, la collectivité de Tanger ayant été la première à élaborer une charte de la ville au cours de l’année 2014, approuvée par son conseil collectif à l’unanimité de ses membres présents. Son préambule précise que la ville de Tanger a une histoire, ainsi qu’une une dimension arabe, islamique, amazighe, africaine et méditerranéenne ancienne, et ses dispositions stipulent que la ville de Tanger s’engage à assurer la sécurité, la sûreté et le bien-être des résidents, des visiteurs et des immigrants de la ville. Et de renoncer à toute forme de discrimination, de racisme et de haine, et d’adhérer aux principes d’équité, d’égalité et de respect des droits de l’homme.  C’est dans ce cadre que la collectivité a participé dans de nombreux rencontre nationales et internationales, pour échanger autour des politiques migratoires, et mettre en place de nouveaux mécanismes pour mieux gérer ce phénomène.

Tanger a contribué, depuis 2017, aux travaux du programme “Migration entre les villes de la Méditerranée” dans ses différentes conférences et séminaires, qui portaient sur : l’emploi et l’éducation (Madrid) – les droits humains et l’accès aux services de base (Tanger) – réfugiés et enjeux des collectivités locales (Vienne) – logement Aménagement social et urbain (Amman) – intégration sociale et scolaire des immigrés (Turin) – migration interurbaine (Beyrouth) – coopération entre institutions locales (Lyon), et la mise en œuvre du projet « Tanger Welcomes » en coopération avec l’Organisation des Villes de la Méditerranée…

Le Collectivité de Tanger, travaille en coopération avec l’Organisation des Villes de la Méditerranée, pour faire face s aux contraintes de ce phénomène, de s’engager dans la mise à disposition de structures d’accueil et d’une organisation administrative orientées vers l’accompagnement des migrants, compte tenu de la situation particulière de la ville, et conformément aux efforts gouvernementaux exercés dans ce domaine. La collectivité respecte les limites de ses compétences légales, tout en restant ouverte à toutes les initiatives intéressées à cet égard, en particulier celles soumises par les associations locales de la société civile qui traitent des questions de migration et l’asile, alors que la collectivité travaille à la mise en œuvre de programmes visant à renforcer les capacités des organisations de la société civile dans ce domaine, et à les doter d’un ensemble de mécanismes et d’outils de travail.

La ville de Tanger compte plusieurs associations de la société civile qui traitent des questions de migration et d’asile, et la mairie cherche à les soutenir et à s’ouvrir à elles de manière permanente, et à leur fournir les capacités possibles et disponibles dans la limite de ses compétences, afin que la collectivité participe au processus d’institutionnalisation de la coopération et de la coordination entre les organisations non gouvernementales internationales et les associations de la société civile, dans le but de  sensibiliser le public à la question migratoire et aux contraintes que connaissent les migrants au sein de la société, et cherchant à consacrer une culture de la coexistence. Dans ce contexte, la ville de Tanger a accueilli de nombreux séminaires, ateliers et rencontres, dont le dernier est le projet « Tanger reçoit » pour l’année 2021, un projet qui se chargeait de donner des cours en dialecte marocain au profit des immigrés subsahariens, pour leur permettre de communiquer ainsi que l’orientation professionnelle et la culture locale pour l’intégration, qui ont été parrainées par « l’Autorité méditerranéenne pour la migration et l’asile », « l’association Solidarité » et la « Rencontre méditerranéenne pour la migration et le développement ». 19 “ont affecté négativement ce projet. De l’idée de créant un centre d’accueil permanent d’écoute, d’orientation et d’accompagnement, un centre mobile a été mis en place, qui a œuvré pour établir un contact avec un groupe d’immigrés, les maintenir et les inclure dans un registre de recensement, un projet qui peut être développé et durable après la pandémie “Covid-19’’.

Le Conseil a travaillé dans le cadre du Pacte Immigration et tissu associatif pour mobiliser les activités concernées par la migration (telles que l’Association Solidarité – Association Ahlam – Association Voix des Migrants – Association Tanger Reçoit – Association Maghreb Intégration – Association Al-Khaimah – et autre)

La collectivité a également participé au projet « Structurer et renforcer le dialogue entre la Communauté et sa société civile pour une action conjointe pour l’intégration des migrants » qui a été réalisé en partenariat entre l’Union des villes et des gouvernements locaux et régionaux – Municipalité de Madrid – Municipalité Lisbonne – Communauté de Tanger – Le Réseau Marocain des Villes Multiculturelles et autres. Le Conseil cherche également à concrétiser la possibilité de fournir des centres d’accueil et de suivi du flux de migrants dans la ville, en pensant à la création d’un observatoire de l’immigration et d’un conseil de l’immigration qui s’occupe de toutes les questions d’immigration en général.